L’aquaculture, c’est quoi ?

L’aquaculture est le terme générique qui désigne la culture ou l’élevage d’organismes aquatiques (poissons, algues, crustacés, mollusques…). Lorsque l’aquaculture se pratique en bord de mer ou en pleine mer, on parle de « cultures marines » ou de mariculture).
L’aquaculture est à l’eau ce que l’agriculture est à la terre.

Elle se divise en plusieurs groupes dont les principaux sont :

  • La pisciculture (élevage de poissons) dont la salmoniculture est la plus connue (truites, saumons) productions de poissons.
  • La conchyliculture (élevage de coquillages) qui comprend l’ostreiculture (huîtres) la mytiliculture (moules)
  • L’élevage de crustacés qui nous intéresse plus particulièrement, notamment les crevettes (crevetticulture) et les écrevisses (astaciliculture),
  • La culture d’algues (algoculture).

 On distingue généralement l’Aquaculture dite « traditionnelle » dont l’existence est déjà relativement ancienne – c’est le cas de l’ostreïculture et de la carpiculture – de l’aquaculture dite « nouvelle » dont le développement est plus récent, comme l’élevage des crevettes (ouassous). ou des poissons marins (ombrine).

Petite histoire de l’aquaculture

Les premières traces de l’Aquaculture remontent à quatre mille ans avant J.C. en Egypte, avec la pratique de l’élevage des tilapias à des fins ornementales. Il y a trois mille ans, les chinois pratiquaient l’élevage de la carpe en étang.

Plus tard, les romains l’ont pratiquée pour d’autres espèces de poissons marins.

C’est au Moyen-âge que des moines français ont intégré les principes de base des techniques d’élevage. L’aquaculture est développée dans les étangs et les rivières par ces mêmes moines. La distribution du poisson d’origine maritime s’organise également : le hareng pêché à Dieppe est distribué dans toute l’Europe. Le poisson frais arrive à Paris par voie terrestre moins de 48 h après avoir été pêché.

Mais c’est surtout à la fin du 19 ème siècle que la salmoniculture a véritablement pris son essor, notamment dans les Vosges grâce à deux pêcheurs Rémy et Géhin qui mirent au point la reproduction artificielle des truites.

Le développement, au cours du siècle dernier, de moyens de stockage et de transports réfrigérés ou surgelés, de méthodes de pêche de plus en plus performantes et de l’aquaculture ont rendu le poisson et les autres produits de la mer (coquillages, crustacés et algues) accessibles au plus grand nombre.

Puis, le 20 ème siècle a connu le développement d’aquaculture française. En 1910, il existe déjà 111 petits établissements piscicoles situés pour la plupart à l’emplacement d’anciens moulins.

L’aquaculture pourquoi ?

Depuis 40 ans, les ressources de la mer surexploitées régressent de façon inquiétante. Selon les estimations de la FAO, 75 % des stocks maritimes de poissons sont surexploités ou en passe de l’être. A cette surpêche, viennent se superposer les problèmes liées au réchauffement climatique et à la pollution des océans. Pour les plus alarmistes, la mer sera vide en 2050.

L’aquaculture est l’une des réponses apportées à la surpêche et aux besoins croissant en poissons.

En 2008 l’aquaculture, fournissait : 76,4 % des poissons d’eau douce, 68,2 % des poissons diadromes, 64,1 % des mollusques, 46,4 % des crustacés et 2,6 % des poissons d’eau de mer consommés dans le monde.

Capturer une tonne de poisson coûte de plus en plus cher. Il faut des navires de plus en plus performants, capables de longs déplacement, fortement équipés…l’effort de pêche va en s’intensifiant… Les stocks naturels sont soit surexploités dangereusement, soit en diminution. Et ce recul touche d’abord les espèces à forte valeur commerciale, qu’il s’agisse de la morue atlantique, du lieu, du thon rouge tropical, du vivaneau, du mérou ou des crevettes…

Dans le même temps, la croissance démographique mondiale est telle, que l’on sait que la pêche sans possibilité de progression  ne suffit plus à satisfaire la demande en produits halieutiques. L’aquaculture et la pisciculture constituet une réponse à cette demande croissante .

L’Aquaculture s’impose donc comme une solution inévitable pour l’avenir. Un parallèle peut être dressé avec la cueillette et la chasse qui ont abouti en plusieurs milliers d’années à l’agriculture.

L’aquaculture est donc une activité encore jeune qui se développe et se développera de plus en plus rapidement, parallèlement à l’évolution de la demande de poisson en fonction du nombre de consommateurs, de leurs habitudes de consommation, de leur revenu disponible et du prix du poisson.

Selon la FAO, la part de l’aquaculture devra impérativement croître au cours des prochaines décennies pour faire face à l’évolution démographique.

2011 aura constituée une année révolutionnaire dans l’histoire de l’humanité: pour la première fois on a consommé sur la planète plus de poissons d’élevage que de poissons sauvages !

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